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Qui est Jean le Baptiste ?

 


 


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 1-6

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode, prince de Galilée, son frère Philippe, prince du pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias, prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe: À travers le désert, une voix crie: Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées; les passages tortueux deviendront droits; les routes déformées seront aplanies; et tout homme verra le salut de Dieu.


Bonjour. Mardi matin, la journée a commencé d’une façon bizarre. Je venais à peine de finir mon café, quand le cousin Georges déboule dans la maison.

– Tu ne sais pas ce que j’ai trouvé ? Un document unique, sensationnel.

– Parle toujours…Il faut vous dire que Georges est un sacré farceur, il a toujours des histoires invraisemblables.

-Eh bien, qu’est-ce que tu as donc trouvé ?

– C’est un vieux document du temps de Jésus Christ. Tout ce qu’il y a de plus authentique. C’est un employé du temple de Jérusalem qui envoie un rapport à son chef, le garde du temple.

– Bon, montre-moi cela. Avec Georges, ce n’est pas la peine de discuter. Voyons ce que raconte ton fameux document.

J’ai lu pour lui faire plaisir en faisant semblant de le croire.

J’avoue que c’est amusant et on a l’impression d’être dans la peau de ceux qui ont vécu autrefois :

Je vais vous le lire. Vous n’êtes pas non plus obligé de croire que ce document est vrai, mais je vous donne un conseil. Si vous voulez du solide, allez relire ce que dit saint Luc au chapitre 3 de son évangile. C’est plus sérieux.

Voyons ce que le cousin Georges a encore inventé. C’est écrit sur une espèce de vieux parchemin…

Monsieur le Chef des gardes du Temple de Jérusalem,

Comme vous me 1’avez demandé, moi votre serviteur Ruben ben Gurion, je suis arrivé au bord de la rivière qui s’appelle Jourdain. Et j’ai commencé à observer.
Je le fais volontiers pour vous, parce que vous m’avez promis une bonne récompense pour aider ma petite famille, les temps sont durs.

C’est bien vrai. Il y a ici une foule qui arrive de tous les côtés. J ‘ai demandé à un homme :
– Qu’est-ce qui se passe ?

– Tu ne vois donc pas, c’est le prophète, c’est lui, Jean, c’est certainement le Messie.

– Cela m’a paru louche. C’est même dangereux. Vous m’avez dit vous-même qu’en ce moment il y a des illuminés qui se prétendent prophètes et qui ameutent les foules.

Je dis à ce monsieur :
– Vous n’allez quand même pas vous exciter parce que ce Jean a une grande barbe et qu’il est vêtu de peaux de bête

Il me regarde comme si je tombais d’une autre planète.

– Regardez comment il vit, ici dans le désert, il se nourrit de rien, de sauterelles, il ne vit que pour Dieu.

– Et d’où sort-il ? Moi aussi, je pourrais dire que je suis prophète

– Justement, il est envoyé par Dieu. Tout le monde le sait. Son papa, Zacharie, a eu une vision dans le temple à Jérusalem un ange lui a annoncé la naissance de son fils.
Et vous qu’est-ce qui vous amène ici, un ange ou un démon ? D’ailleurs, vous n’avez qu’à l’écouter.

– C’est ce que j’ai fait, je me suis approché, discrètement dans la foule au milieu de tous ces fanatiques.
J’avoue que j’ai été surpris. Je pensais que c’étaient tous des miséreux. Quand on a faim, on est prêt à écouter tous les braillards qui promettent une révolution. Je pense à mon neveu qui est au chômage. Ma femme me disait :
– Ah ce bon petit Jonathan, si ton chef pouvait l’embaucher pour les travaux dans le temple.
– C’est sûr que lui aussi irait volontiers écouter Jean. Il est comme tous ceux qui attendent une vie meilleure dans notre pays, ils sont prêts à suivre n’importe quel Messie pour sortir de la pauvreté, même à se battre.

Je disais, il n’y a pas que les malheureux qui sont venus au Jourdain. À côté de moi, il y avait des soldats, oui, des soldats.
Je me suis même dit: Si les soldats commencent à suivre cet homme, nous sommes mal partis. On ne pourra plus contrôler la masse du peuple.
Il y avait aussi des religieux, des pharisiens, qui discutaient entre eux : ce Jean parle bien, disait l’un, mais non, disait l’autre, c’est un dangereux illuminé qui ne connaît pas la Loi de Moïse

J’ai entendu ses prêches. Il n’y va pas de main morte : « Engeance de vipères, qui vous a suggéré de vous soustraire à la colère qui va venir? »
C’est tout dans ce style-là. Je me demandais comment les gens continent à l’écouter.

Est-ce que ça leur plaît de se faire insulter ?

Et puis il injurie notre nation : « Ne dîtes pas, nous sommes les fils d’Abraham, car avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham »

C’est un peu fort ! Est-ce que cela veut dire que Dieu va nous rejeter, , nous les Juifs et faire appel à d’autres peuples ? Vous qui êtes instruit, Maître, vous savez mieux que moi, que les fils d’Abraham, c’est nous et personne d’autre

Je n’ose pas trop continuer parce que ça n’a pas de sens.

Par exemple, il a crié un jour : « Que celui qui a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas. Et que celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même »

Dans la foule, des gens applaudissent. Mais où allons-nous s’il faut tout partager ?
Par exemple, vous, la fortune que vous avez, c’est bien parce que vous l’avez méritée.

Quand il parle aux publicains, les ramasseurs d’impôts, qu’est-ce qu’ils prennent !

« N’exigez rien en plus de ce que devez faire payer »

Là je suis d’accord. J’en ai connu qui ramassaient des impôts pour notre temple et qui en profitaient pour s’enrichir d’une façon scandaleuse.

Ce Jean, il ne manque pas de courage, écoutez ce qu’il disait aux soldats :

« Ne faîtes de violence à personne, n’extorquez rien, et contentez-vous de votre solde »

C’est assez osé, mais il devrait se méfier un peu, parce que les soldats finiront par le rattraper un jour. J’ai aperçu des soldats d’Hérode. Qu’est-ce qu’ils faisaient là. J ‘ai l’impression qu’ils venaient pour espionner.

Voilà ce que j’ai vu et entendu, Maître, et que je vous rapporte fidèlement en pensant à toutes vos bontés envers votre serviteur.

Ah, j’oubliais. Il a dit une chose qui a intrigué beaucoup de personnes.

Mes voisins me disaient : c’est sûr, c’est lui le Messie que nous attendons depuis des siècles.

Mais tout d’un coup, Jean s’est écrié : moi, je vous baptise dans l’eau, mais il vient celui est plus fort que moi

Il y a donc quelqu’un d’autre qui va arriver. Personne n’a rien compris. Il faudra sans doute être vigilant, car les foules sont toujours prêtes à s’enflammer et à suivre des illuminés.

Je comprends qu’avec la garde du temple, vous avez peur qu’il y ait des émeutes et que les Romains en profitent pour nous massacrer. J’espère que mon rapport pourra vous aider.

Pour l’instant, je crois que vous n’avez pas trop à vous tracasser.

Jean n’a demandé à personne de prendre les armes. Tout ce qu’il fait, c’est demander à ceux qui arrivent de changer de vie, de se convertir, comme il dit.
Et en même temps, il les fait descendre dans la rivière, il prend de l’eau et les asperge sur la tête. C’est cela qu’il appelle un baptême de repentir pour la rémission des péchés.
Je ne suis pas assez savant pour comprendre ce que cela veut dire. De toutes façons

il ajoute que celui qui doit venir – on ne sait pas qui – baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Ça, je le comprends encore moins.

Voilà, maître, ce que j’ai pu voir et entendre. Je suis toujours à votre disposition pour vous informer.

Signé : votre serviteur, Ruben ben Gurion.


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