Catégories
Mamie Gisèle

Quel Déluge !



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 17, 26-37

Jésus disait à ses disciples: «Ce qui se passera dans les jours du Fils de l’homme ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé. On mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
«Ce sera aussi comme dans les jours de Loth: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait; mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les a tous fait mourir; il en sera de même le jour où le Fils de l’homme se révélera. Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et qui aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis: Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit: l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain: l’une sera prise, l’autre laissée.»
Les disciples lui demandèrent: «Où donc, Seigneur?» Il leur répondit: «Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours.»


Dieu dit à Noé : Entre dans l’Arche, toi et ta maison, car je t’ai vu juste parmi cette génération _ Genèse 7

L’Arca, l’immense vaisseau géostationnaire, poursuivait sa course silencieuse sur son orbite. Ses habitants regardaient sidérés le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.

Le passage sur Notre Dame de Paris les avait effrayés, ces gens venus des périphéries qui se battaient sur le parvis, le pillage du centre de la ville….

Plus loin, agonisaient les rares survivants d’Alexandrie. Un couple vietnamien détourna la tête, malgré son impassibilité coutumière, lorsqu’ils survolèrent le Mékong.

Certes, tous remerciaient en eux-mêmes le professeur Nohet de les avoir soustraits à cette folie insensée en les embarquant dans son vaisseau.
Mais ce qu’ils avaient laissé en bas les remplissait d’amertume et de tristesse.

Comment l’humanité avait-elle pu en arriver là ? Un déluge de feu, des destructions, des massacres en série. Les peuples qui se jetaient les uns sur les autres. L’humanité était comme submergée par des eaux noirâtres, personne ne survivrait à un tel cataclysme…

La voix du Maître retentit dans les interphones, voix douce et ferme à la fois, voix de celui qui à temps vu monter la folie des hommes et planifié l’après-déluge.

– Mes enfants, voici quarante jours sidéraux que nous vivons ensemble, quarante Jours qui nous ont permis de comprendre, de méditer où nous conduisait l’égoïsme et la violence.
Hélas, vous avez vu de vos yeux ce qui est advenu. Maintenant, regardez l’avenir. Vous avez refait vos forces, vous vous êtes préparés. Tous ensemble, vous devez rebâtir la terre.

L’heure est venue de repartir chez vous.

-Mais, professeur Nohet, s’écria Aurora, c’est impossible, regarde mon pays, mon cher Pérou. Il ne reste rien.

-Ne crois pas cela, Aurora, regarde bien, vois ces petites plantes d’espoir qui commencent à percer sur les terres dévastées, comme des perce-neiges après l’hiver, comme des rameaux d’olivier qui reverdissent.
Tu les chercheras et tu les aideras à grandir, tous ces humains de bonne volonté qui ont souffert, et qui ont refusé de se joindre à la violence. Retrouve-les, ces colombes de la paix, et ensemble, vous referez un monde meilleur…

-Oui, sans doute, mais nous sommes tellement peu !

-Rassure-toi, je reste avec vous. Dans les moments difficiles, vous regarderez le ciel et vous découvrirez que vous n’êtes pas seuls.

Sur ces paroles énigmatiques, les mille portes de l’Arca s’ouvrirent, les navettes s’élancèrent.
Elles partaient dans tous les sens, survolaient les continents et se posaient sur les terres à remodeler.

La navette 7105 parvint vite à son lieu de destination. Jeanne et Paul en descendirent. Oui, nous sommes bien chez nous, c’est bien notre rue, ce sont bien nos vignes.
Allons, mettons-nous au travail.

C’est alors que Jeanne leva les yeux, la navette repartait dans un sifflement strident.

Et merveille ! Entre la terre et le ciel s’élevaient, majestueuses et réconfortantes, toutes les couleurs de l’arc en ciel.

Jeanne prit la main de son époux. Non, nous ne sommes pas seuls, non la méchanceté des hommes ne l’emportera pas.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *