Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,14-20
Après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu; il disait: «Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.»
Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets: c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit: «Venez derrière moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.» Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent.
Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets. Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.
Le soldat Cornélius s’assit péniblement. Il ôta son casque et essuya son front couvert de sueur. L’été à Capharnaüm était trop brûlant.
Drôle de travail, enquêter sur un filet. Il en a de bonnes le Centurion, s’il croit que c’est facile. !
« Allez un peu fouiner du côté du lac, qu’il m’a dit, mais discrètement . J’ai entendu parler d’un remue-ménage dans la foule. »
Il est chatouilleux le centurion, toujours peur d’une émeute.
Il n’a pas tort, Ici en Galilée, t’as intérêt à faire gaffe. Les gens sont toujours prêts à rouspéter. Dès que tu arrives, ils te tournent le dos.
L’autre jour un gamin a crié devant moi :
« tu verras, sale romain, quand le Messie viendra…. »
Bon, Cornélius, va-t-en au rapport.
A vos ordres, mon Centurion ! Je suis allé au bord du lac. Des gens étaient rassemblés et discutaient sec. Rien pu en tirer. Tous muets.
– Ben nous avons trouvé un filet, là sur la plage. On se demande à qui il est.
– Et vous ne savez pas, c’est un peu fort ! On ne laisse pas traîner des filets comme ça !
– Non, on ne voit pas.
– Et cette barque, là, à qui elle est ?
– On ne sait pas.
– Enfin, elle n’est quand même pas arrivée toute seule ?
– On ne sait pas.
J’ai attendu qu’ils partent tous, ces excités. Le centurion a raison, il se trame des choses dans ce pays.
C’est une gamine qui m’a renseigné. Je lui ai refilé une photo du Colisée a Rome et elle m’a dit : c’est Simon.
– Simon, le pêcheur ?
– Oui, il sortait de la mer avec son filet et ses poissons. Un homme l’attendait. Ils disent qu’il vient d’un village de l’intérieur, un nom comme Nazara ou Nazareth.
– Il s’appelle comment cet homme ?
– J’ai entendu qu’on lui disait Jesouha. Il s’est tourné vers Simon et lui a dit : « viens, suis-moi ».
Il a encore dit, même que des gens ont rigolé : »Je ferai de toi un pêcheur d’homme ». Simon, il est parti tout de suite, en laissant tout tomber. On n’aurait jamais cru cela.
– C’est tout ce que vous avez appris, Cornélius ?
– Oui, mon Centurion. Sitôt après, d’autres ont suivi cet homme, les fils d’un dénommé Zébédée. M’est avis qu’il y en aura d’autres, d’après ce que j’ai cru comprendre. Vous avez raison de vous inquiéter. Si cela continue on va encore avoir affaire à une bande d’énergumènes qui fonce au désert et prend les armes contre nous.
– Ah, ah, vous êtes sûr ? Et vous n’avez pas essayé d’avoir des tuyaux sur ce, comment dîtes-vous, Jesouha ?
– Oui, mais je n’y comprends rien. On m’a dit que cet homme-là n’est pas comme les autres. Ce n’est pas un braillard ou un illuminé, il parle à tout le monde sans mépriser personne. C’est ce qui fait son succès. Les gens disent : « II ne parle pas comme les scribes, eux ils nous écrasent de leur science, lui il est bon, il aime les petites gens. »
– Oh là, soldat Cornélius, on dirait que ce Jesouha vous impressionne. Bon, soyons sérieux, vous allez continuer à me surveiller cette affaire. Tâchez de savoir où ils sont passés, ce qu’ils font, s’ils ameutent les foules, et vous venez au rapport dès que vous avez quelque chose.
Rompez